GEM TSA Vendée

Le Printemps des Poètes 2024 :

Trois poèmes de Florence

sur la Grâce...

Ce premier poème utilise la fin du mot grâce et le prend à contre-pied. Car qu’est-ce la grâce ? Pas forcément la légèreté, on peut y voir ce qu’on veut comme une limace, de la mélasse, des grimaces … Après tout, la limace se sent peut-être gracieuse, la mélasse en tombant (celle issue du raffinage de la canne à sucre) décrit peut-être une courbe savante, la grimace si c’est celle d’un enfant est sûrement mignonne …

 

Poème en -ace

 

La grâce de la limace

qui se prélasse 

au soleil ?

 

La grâce de la mélasse

qui dégueulasse

mes orteils ?

 

La grâce des Monospaces

qui remplacent

nos Coccinelles ?

 

La grâce de la grimace

qui se reflète dans la glace

au réveil ?

 

La grâce 

s'estompe, s'efface

sur mon recueil


Florence

Le poème qui suit est un hymne aux nouvelles couleurs réparties dans le ciel du printemps, ce sont à la fois des voiles (auvent, cerf-volant, toiles de toutes sortes) et des animaux volants existants (papillons, oiseaux) ou mythiques (dragons). Ils sont emprunts de grâce, de légèreté au gré du vent juste dépendants du fil qui les relie à la surface de la terre, contrairement à nous, qui sommes comme écrasés sur le sol.

 

Dragons

 

Dragon marron

Rouge ou cinnamon

Dragon volant

Aux larges ailes au vent

Envergure des plus vastes

Proche du faste

Comme un auvent

Pour les gentes gens

Scellés au sol

 

Et sur la ligne de l'océan

Les volatiles s'éparpillent

De toutes les couleurs

Comme des papillons

Aussi légers

Aussi brillants

Et agiles

Ils survolent des heures

Les sables blonds

Les berges dorées

 

Jusqu'à l'extrême

L'extrême longueur de fil

Les voilà déployés

Comme des arcs-en-ciel

Dragons, cerfs-volants

Et toutes les gemmes

Brillent, s'éparpillent en îles

Dans le ciel redécoré

En océan d'or et de sang

 

Florence

dragon

Ce poème-ci utilise le début du mot « grâce », soit la première lettre en jouant à la fois avec le son [ɡ] (glisser) et le son [ʒ] (gymnastique), soit davantage de lettres et jusqu’à trois (comme dans « gratte-ciels » et « gravité »). C’est un poème de sons et de mouvement.

 

Poème en G

 

Grâce

pour grimper

tout en légèreté

sur le gréement

des goélettes

 

Grâce

pour glisser

d'un pas de gymnastique

sur l'élastique

dans nos greniers rangés

 

Grâce

pour gambader

d'un pas léger

sur les plages

et toutes les grèves

de nos grands rêves

 

Grâce

pour dégringoler

les grues les échelles

ce qui nous ligote et nous ficelle

à nos failles et nos grisailles

 

Grâce

pour galoper

sans prendre garde

par pure rigolade

vers nos plus hauts gratte-ciels

 

Grâce

je défie

la gravité

 

Florence